Mustang

On connaissait déjà les déviances que peuvent connaître certains jeunes garçons élevés dans l'atmosphère adipeuse d'un Fouquet's bien léché. Certains se parent de blousons américains bicolores et se font pousser les cheveux comme des épagneuls. Ils hument le vent enfumé des salles nocturnes et, le regard insolent, mixent des titres parce que zut.

Alors, avant de donner des cours de piano à votre fiston en rêvant de le voir, plus tard, se pâmer devant un Steinway de concert, attention! Il se pourrait bien que ce dernier, à l'âge des premières cuites, envoie se rhabiller Chopin et les truffes au cacao de Noël offertes chaque année au vieux professeur si patient qui lui apprenait le grand savoir de la musique morte...
Et dans le cas horrible où vous l'entendriez dire qu'il préfère boire des bières avec ses potes plutôt que dire bonjour à Tante Jeanne, allez-y, pleurez. Avec un peu de chance, tout n'est pas perdu...
Il finira peut être FAN de ROCKABILLY.

Iva, emporte-moi...

Actrice, chanteuse, violoniste? Iva Bittova, ressortissante tchèque est les trois. Je l'ai découverte il y a une dizaine d'années dans le cadre du festival de jazz (et+) Banlieues Bleues, dans une petite salle de Saint-Denis. Ce fut un véritable coup de massue que de découvrir cette artiste qui chante en jouant du violon, arrive à mélanger jusqu'à confondre les timbres de sa voix et de son instrument. Elle possède de surcroît un ambitus vocal hors du commun.

En solo, duo, trio, groupe, chacun de ses morceaux est un bijou, dans un écrin de beauté et de magie. Ce que propose Iva Bittova, vous ne le rencontrerez chez personne d'autre, et sa découverte vous emmènera sur un nuage. Ne passez pas à côté de cette merveille de créativité et d'originalité.

Après une heure d'hésitations, voici une poussière de son talent. Merci Iva...

Love Blabla

S'il vous plait, si vous savez qui a dessiné cette merveille, dites-le moi...C'était déjà somptueux de contempler cette pochette avant même d'en goûter l'intérieur ( oui, oui, j'assume le mot "pochette"- vinyl for ever. )

Mais en me penchant sur le contenu, je ne peux que me réjouir qu'Arthur H reste fidèle à lui même: génial, éclectique, divin, magique.

Un éclairage spécial sur la chanson "Prendre Corps". Si vous n'en écoutez qu'une, ce sera celle là: magistrale leçon d'écriture dont le fil se déroule, de plus en plus ample, de plus en plus infini...

Arthur H est un musicien virtuose et bien trop modeste. Je sais à présent qu'il a écrit le plus beau texte jamais composé dans le domaine de la chanson française, et j'espère que vous courrez vous en délecter.
Chapeau!

Enfin!

Ce lundi, quelle fête.
Du pain sur la planche.
Arthur H, Camille...Voilà des chansons neuves pour nos oreilles friandes.
Chut, je ne suis pas sur le blog; je prépare mon travail de la semaine...Mais sans que je n'y puisse grand-chose, mes doigts ont mystérieusement cliqué sur le clavier...Irrésistiblement pianoté le nom de Ilo Veyou...Quel hasard incroyable.
Je me retrouve à écouter cet album sans avoir rien demandé! Il est là, bienveillant, il glisse vers mes oreilles...
Bien sûr, que je vais éteindre cet ordinateur. Evidemment que je vais m'occuper de choses urgentes et sérieuses. Camille peut attendre, les sons resteront sagement à m'attendre dans l'écran fermé.
Problème du jour: comment se convaincre de stopper à Ilo Veyou et ne pas enchaîner avec Arthur H?
Comment ne pas se retrouver en train de courir comme une imbécile parce qu'on n'a pas fait ce qui était prévu ce matin?
Si vous avez la réponse, je prends.
Au fait...
Ilo Vecamille!

Nébuleuse heureuse

Dès le premier thème "Isle of Java", la couleur est donnée. Belle, envoûtante et mystérieuse.
Peu de mots me viennent pour décrire cet album. Je vous invite à déguster "Nebula" comme on boirait un thé glacé en été, à vous abreuver de sa profondeur.

Merci, Laïka, pour ce talent.

Beirut

Il y a des fois où l'on rate des trains. Des moments où l'on se sent un peu flou, comme blasé par les déraisons de la vie. On est assis devant la gare et on attend le prochain wagon, mais personne ne passe par ici, les horaires ne sont pas indiqués.
C'est l'ennui du dimanche, la petite solitude dans la bulle de savon-songe.
Et puis, soudain, une super locomotive arrive, avec à son bord des trompettes, des sons spatiaux et spacieux, l'ampleur du large.
Il n'y a plus qu'à reprendre sa valise et monter sur le marchepied. Go!

Ballade en forêt

C'est le week end!
Mettez vos bottes, attrappez vos paniers, nous partons cheminer dans les forêts emplies d'humus.
Attention, vos cheveux vont se mettre à pousser, vous allez échanger votre comprimé anti-cholestérol contre un étrange rouleau de papier sentant l'herbe, votre K-Way Décathlon fabriqué par des petites mains au Bangladesh va se muter en poncho pure laine du Pérou.
Garez le camping car. Vous êtes arrivés...
Voici les grelots de Stand Up.

Let It All Out

Les morts n'ont plus d'actualité. Les morts se fichent pas mal de la crise, de la météo; ils errent dans les sphères éthérées de l'intemporalité. On oublie la plupart de ces âmes, les laissant dormir tranquillement dans l'éternel champ paisible de leur repos.
Mais certains ont été si beaux, si magnifiques, qu'ils ont su léguer en deçà de leur personne les cadeaux de vie qui jalonneront leur absence.
Ainsi, quand j'écoute "Let It All Out", je sais que la fugacité de l'existence peut être prolongée.
Est-ce que Nina chante encore Mood Indigo dans son jardin de paradis?

Swedish touch

HFT

Nul ne peut ignorer l'existence du merveilleux HFT, Hubert-Félix Thiéfaine (les djeuns, c'est le moment de devenir moins ignares, car à part son méga-tube "La fille du coupeur de joints", qui connaît ses autres titres, hein?!), jurassien de naissance, auteur, compositeur, interprète, écorché vif, génial, gentiment délirant et sensible.
Je vous conseillerais d'écouter... disons... la totalité de ses albums!

Environ 25...

En Studio :
Tout corps vivant (1978)
Autorisation de délirer (1979)
De l'amour, de l'art ou du cochon (1980)
Dernières balises (avant mutation) (1981)
Soleil cherche futur (1982)
Alambic Sortie-Sud (1984)
Meteo Für Nada (1986)
Eros über alles (1988)
Chroniques Bluesymentales (1990)
Fragments d'hébétude (1993)
La tentation du bonheur (1996)
Le bonheur de la tentation (1998)
Défloration 13 (2001)
Scandale Mélancolique (2005)
Hubert Felix Thiefaine & Paul Personne - Amicalement Blues (2007)
Supplément de mensonges (2001)

Live
En concert volume 2 (1986)
Route 88 (1988)
En concert (1992)
Paris-Zénith 2Cd (1995)
En Concert A Bercy 2Cd (1999)
Au Bataclan (2002)

Compilation
1984-1988 (1989)
1978-1998 (1998) 1978-1983 (1988)

Les fils du coupeur de joint 2Cd (2002) album hommage

Un petit scoop pour la route : trois chansons inédites figureront dans la réédition de son dernier album, suppléments de mensonges, eh oui, à peine sorti, et déjà bientôt réédité!!!
Elles s'appelleront« Modèle dégriffé »,« L’amour est une névrose », « Casino / Sexe et Tendritude »
Allez, un petit morceau pour la route : http://www.allomusic.com/titre/ta-vamp-orchidoclaste-5835823

Et vous, c'est laquelle?

52 reprises dans l'espace....
Voilà un programme délicieux.
Katerine est venu sur terre tester notre second degré, mais il n'est pas qu'un simple jongleur de l'humour et de la dérision. C'est un musicien qui sait ce qu'il raconte et comment il le fait. Curieusement, il hérisse beaucoup de gens qui ignorent ce fait. Associer ce personnage à un musicien leur semble absurde. Pourtant, s'il en est un pour qui le groove est une seconde nature, c'est bien lui...
"Partir un jour" sera ma plus chouette surprise du premier cd des "Reprises dans l'espace"!

Marchet vers le ciel

On ne croit pas si bien dire puisque le bougre nous prépare des chansons de Noël.
Non, impossible. Quelqu'un d'autre que mon idole américaine serait capable de nuancer des pamphlets festifs ringards autrement que par l'angle du mauvais goût?
Délicate expérience, qui sera réussie, comme tout ce que touche cet homme aux doigts d'or. Il est beau, il a un univers intime et personnel, il échappe aux styles, aux modes, il est la voix de nombreuses personnalités du monde de la musique à qui il offre ses harmonies.
Alors...Florent, dis nous...quels défauts affreux caches-tu sous cette réussite chronique? Bats-tu ta femme entre deux retours à la maison après une tournée harrassante? Es-tu un odieux prétentieux maniaque qui ne jure que par son ego démesuré? As-tu un vice honteux du style collectionner les anciens porte clés des partis politiques?
On veut savoir.
En attendant, rendez vous à Courchevel.

Un vieux dinosaure

....je cherche présentement en ce bas-monde le fan club étroit de ces personnes encore capables d'écouter cette musique, vous savez, si étrange et si folklorique qu'elle semble abandonnée entre une tasse de thé et une vieille platine vinyl.
Que ceux qui savent lire derrière le violon de Julian Cusack et la voix si étrange de Martin Cockerham l'odeur du matin, le songe des forêts et la malice d'un elfe curieux lèvent la main. Une expérience désuette où la voix de la chanteuse Barbara Gaskins nous rappelle que les anglais ont une formation chorale tellement plus efficace que la notre...
Certaines chansons ont sombré dans un monde sonore à la limite de l'audible, mais il reste quelques bulles indicibles, de petites étoiles crochetées au ciel de nos adolescences rêveuses.
Un retour au temps paléolithique de Spirogyra.

R.E.M.ember ...

Au cas où vous ne l'auriez déjà su, le groupe REM se disloque. Aussi, je ne résiste pas au plaisir de faire mon devoir de mémoire en partageant cette chanson (avec vidéo, s'il vous plait) qui pourra accompagner vos levers en ces matins noirs, froids et pluvieux que vous ne manquerez pas de rencontrer lorsque l'indien et son été auront plié leur tente.

Let's smile and dance!

Et monte le volume!

En guest la chanteuse des feu B-52's!!!

GENESE DE GENIES

Avant de porter des bandes fluos et de devenir charismatique, Sufjan faisait partie du commun des mortels.
Il jouait dans un groupe nommé Marzuki. Le nom de son frère, voyez-vous ( Marzuki Stevens ). Moi j'aurais bien appelé mon groupe Jean-Robert mais je n'ai pas de frère, ça tombe mal...

J'ai découvert ces origines ancestrales il y a peu par le biais de la belle Shannon Stephens. Une petite merveille, même si ces deux fameux musiciens se sentent si loin, à présent, de leur jeunesse...
http://stereogum.com/92111/sufjan_stevens_interviews_shannon_stephens/mp3s/

Sufjan Stevens Colors

On décrit souvent les années 80 comme une triste période. Après l'euphorie des 70's, les Clash ont poussé mémé dans les orties, ta banque veut ton pognon et tu as coupé tes cheveux longs.

Cependant, il y avait quelque chose d'unique à l'époque...Quelque chose
de festif, joyeux, barriolé. Quelque chose que nous avons tous oublié.
Je veux parler, du fluo.
Qui porte encore du fluo aujourd'hui? Qui ose, de nos jours, affirmer à la face du monde son amour du phosphorescent bracelet de tennisman, qui voudrait de la jupe flashy rayée couleur Stabilo?

Si vous croisiez votre voisin de palier affublé d'une casquette jaune Pac Man, sans doute ririez-vous de bon coeur. Et bien, malgré tout cet oubli, malgré ce dédain sombre et obscur qui affadit la face de nos coeurs, il en reste un qui porte haut les couleurs de ces années mortes; le dernier combattant de la race des winners.

Ce héros, c'est tout à la fois un génie de la musique, un poète, un oiseau, un conteur. Ce chantre s'appelle Sufjan Stevens.
Le seul être humain sur terre qui peut porter des bandes fluos sur le slip en ayant l'air sexy.
We love you, Sufjan.

Du Brun en automne

Pour bien commencer cette saison, quoi de mieux qu'une beauté scandinave vénérée?

Ane Brun a créé un pont intemporel entre un spleen nordique et une langueur américaine, nous emmenant dans ses chemins mélancoliques. Elle qui aurait pu parfois sombrer dans le mauvais goût d'un folk terre à terre ne se laisse pas prendre au piège et sort son dernier opus, "It All Starts With One". Heureuse surprise!
Elle confirme que le temps a passé et nous offre sa mâturité pleine et entière. Une sagesse merveilleusement aboutie transcende ce qui transparaissait déjà dans deux de ses meilleurs albums, "A Temporary Dive" et le "Live at Stockholm Hall".

Si vous aimez rouler dans les forêts enneigées de votre esprit, vous pouvez sans modération goûter ce nouvel album. A la fin, il vous suffira simplement de laisser aller la lumière entre les branches...